L’hôpital de Kaolack au centre d’un scandale: Un enfant vivant déclaré mort puis décédé

Encore un autre scandale auquel les autorités du ministère de la Santé devront faire face. Un bébé admis à l’hôpital de Kaolack a été déclaré mort, acheminé à la morgue, avant que l’on ne découvre qu’il était encore vivant. Malheureusement, l’enfant va succomber à sa maladie. Le Parquet de Kaolack qui a été informé, a ouvert une enquête. S’agissant de l’hôpital, la responsabilité de cet acte a été imputée à une aide-infirmière.

Les scandales dans les hôpitaux s’enchaînent. Alors que le Sénégal est secoué par la mort de Mme Astou Sokhna à la maternité de l’hôpital de Louga par négligence, un autre drame vient de se produire à l’hôpital de Kaolack. Le Parquet de Kaolack informe dans un communiqué, qu’il lui a été signalé le sort d’un enfant déclaré mort par les soignants et acheminé à la morgue, alors qu’il était encore vivant. Partant de ce constat, le Parquet a ouvert une enquête. Dans un communiqué, le service des relations publiques est revenu sur les faits: «Le 6 mai 2022, à 12h 50, le Commissaire central adjoint de Kaolack informait le procureur de la République de la présence au sein dudit service de sécurité publique, d’un père de famille qui signalait le sort de son enfant déclaré mort par les soignants, avant qu’il ne découvre lui-même que l’enfant, déjà acheminé à la morgue, présentait des signes de vie. La descente du Commissaire de police sur les lieux (Hôpital régional de Kaolack), a permis de relever la réalité de l’information et le constat de réadmission de l’enfant aux soins. Durant la nuit, l’enfant, souffrant d’une pathologie assez grave, succombait des suites de sa maladie l’ayant exposé à des détresses respiratoires aiguës.» Le Parquet indique qu’à la suite des faits décrits et la plainte du chef de famille, «une enquête a été aussitôt ouverte aux fins de détermination des conditions dans lesquelles l’enfant a été déclaré mort par erreur». Dans la même veine, il ajoute dans son document que «les investigations confiées au Commissariat central de Kaolack se poursuivent».

Du côté de l’hôpital El Hadj Ibrahima Niasse de Kaolack, la réaction n’a pas tardé. Lors d’une conférence de presse, le président de la Commission médicale d’établissement a imputé la responsabilité de ce drame à une aide-infirmière, qui a déclaré le décès du bébé sans l’avis de ses supérieurs. Revenant sur les faits, Dr Kalidou Ly déclare: «Le 1er mai, (l’hôpital) a reçu une référence venant de Guinguinéo. Il s’agit d’un nouveau-né, présentant un ictère néonatal avec des signes de gravité, des troubles neurologiques et respiratoires, qui a été naturellement admis sans aucun problème.» A en croire Dr Kalidou Ly, «le patient a été vu et bien traité par les pédiatres. Malheureusement, deux jours après, il a commencé à présenter des complications à titre neurologique». Poursuivant ses explications, le médecin ajoute : «Il a été mis sur la table de réanimation. Au 5e jour, il commençait à présenter des arrêts cardiorespiratoires et a bénéficié de deux réanimations suite à ces faits.» Malheureusement, renseigne-t-il, «entre la dernière réanimation et l’évènement qui s’est produit, parce que le pédiatre était appelé pour une autre urgence, le bébé a présenté un troisième arrêt respiratoire et l’aide-infirmière, qui était la seconde du chef de garde, a pensé qu’il était décédé. Elle n’a pas demandé l’avis ni de la sage-femme, qui était chef de garde, ni du médecin, qui était occupé avec un autre patient. Elle a tout simplement rédigé l’attestation de décès et a envoyé le bébé à la morgue». Contrairement à ce qui est dit dans le communiqué du Parquet, le président du Cme soutient que ce sont «les agents de la morgue» qui «ont constaté qu’il n’était pas encore décédé parce qu’entre-temps, l’activité cardiorespiratoire avait repris». Dans sa déclaration, M. Ly précise que le bébé a été renvoyé au niveau de la pédiatrie. Malheureusement, regrette-t-il, «le soir même, le bébé est décédé».
S’agissant de la suite à donner à cette affaire, le président de la Commission médicale confie que l’administration a demandé un rapport circonstancié des faits et une demande d’explication a d’ailleurs été servie à l’aide-infirmière. «Les autorités qui doivent être saisies l’ont été, chacun, en ce qui le concerne, tirera les conséquences de ce qui s’est produit. Il ne s’agit nullement d’un manque de places, d’une impossibilité de prise en charge, encore moins d’une absence d’un personnel qualifié. Dans les conditions où nous sommes actuellement, cet hôpital est capable de prendre en charge ces genres de pathologie, ils l’ont prise en charge. Il y a eu un comportement isolé que nous déplorons nous-mêmes, parce que c’est regrettable, mais l’autorité prendra toutes les mesures qui sied en pareille circonstance», selon Dr Kalidou Ly.

le quotidien

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