Opération meurtrière de l’armée malienne et de ses supplétifs russes à Soumouni

Les soldats maliens et leurs supplétifs russes se positionnent dès dimanche soir près du village de Soumouni. Ils soupçonnent la présence de jihadistes de la Katiba Macina du Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), liés à al-Qaïda.

Il faut dire que depuis plusieurs mois, de nombreux villages de la zone, dont celui de Soumouni, ont dû se résoudre à passer des accords avec les jihadistes. Afin de pouvoir circuler librement et cultiver leurs champs, les villageois acceptent de se soumettre aux règles imposées par les jihadistes, comme les obligations vestimentaires ou le versement de l’impôt.

Lundi matin, très tôt, les soldats maliens et leurs supplétifs russes entrent dans Soumouni et ouvrent le feu. Cinq hommes sont tués sur le coup : quatre cultivateurs et le directeur de l’école du village, qui téléphonait devant sa maison. Les quatre cultivateurs, natifs de Soumouni, seront enterrés sur place. Le corps de l’enseignant, originaire de San, passe la nuit à Macina avant d’être transporté le lendemain matin vers sa ville natale pour y être inhumé.

Quatre à sept autres personnes, selon les sources, ont été blessées au cours de l’opération, et évacuées par l’armée malienne elle-même. Les trois cas les plus graves ont été dirigés vers l’hôpital régional de Ségou. Ces informations ont été obtenues et recoupées par RFI auprès de nombreuses sources locales. 

L’une d’entre elle explique qu’après avoir ouvert le feu, les militaires maliens et leurs supplétifs russes ont rassemblé les habitants de Soumouni : « Ils ont expliqué qu’ils venaient combattre les jihadistes et leurs complices, et qu’ils avaient même les moyens de savoir qui avait une arme ou qui en avait manipulé récemment. Puis, ils sont repartis. »

Les autorités maliennes de transition démentent depuis plus d’un an la présence de mercenaires du groupe Wagner et continuent d’affirmer que seuls des instructeurs russes soutiennent l’armée nationale, et qu’ils ne participent pas aux opérations de terrain.

Sollicitée par RFI, l’armée malienne n’a pas donné suite.

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