« La sécurité est pour le tourisme ce que la batterie est pour le téléphone : sans sécurité, point de tourisme. » C’est le constat posé par Philippe Ndiaga Ba, docteur en tourisme durable, qui plaide pour un renforcement institutionnel de la police touristique au Sénégal, notamment en Casamance.
Selon lui, « la destination Casamance souffre encore d’un préjugé négatif lié aux événements malheureux du passé », malgré « les efforts importants consentis par l’État avec la présence de l’armée, de la gendarmerie et de la police sur presque toute l’étendue du territoire ». Toutefois, estime-t-il, « le volet sécuritaire spécifique au tourisme mérite d’être mieux structuré et mieux valorisé ».
À ce titre, l’expert propose « la création d’une Direction nationale de la Police touristique au sein de la Direction générale de la Police nationale », appuyée par « des commissariats spéciaux de la police touristique dans les différents pôles touristiques du pays ». En Casamance, précise-t-il, « un commissariat central pourrait être installé à Ziguinchor, avec des antennes aux frontières avec la Gambie et la Guinée-Bissau, ainsi que dans des sites touristiques comme Kafountine et Cap Skirring ».
Philippe Ndiaga Ba rappelle par ailleurs que « la police touristique existe au Sénégal depuis plus de vingt ans », une initiative qu’il qualifie de « bonne nouvelle pour le tourisme ». Cependant, regrette-t-il, « elle reste encore peu valorisée et insuffisamment équipée, ce qui limite son efficacité sur le terrain ».
Dans une perspective de relance durable du tourisme, il estime nécessaire que « la police touristique puisse mailler l’ensemble du territoire national et disposer de moyens adéquats ». Il cite notamment « des moyens roulants modernes, mais aussi des pirogues motorisées pour assurer la sécurité dans les îles, les réserves ornithologiques et les aires marines protégées, lieux très fréquentés par les touristes ».
Pour le spécialiste, « le renforcement de la police touristique serait un signal fort pour les professionnels du secteur et pour les visiteurs nationaux et internationaux », contribuant ainsi à « améliorer l’image de la Casamance et à positionner durablement le Sénégal comme une destination sûre et attractive ».
Ansoumana DASYLVA,/ GMS

