Suspension Walftv : “Une violation du code de la presse”, selon Thierno Bocoum

L’absence de mise en demeure est, selon Thierno Bocoum, une violation du code de la presse s’agissant de la suspension de WalfTv par le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA). Le leader du mouvement Agir a condamné ce qu’il considère comme  “une atteinte au droit à l’information”. 
 
Pour rappel, ce vendredi 10 février, le CNRA a décidé de couper le signal de la télévision Walfadjri et ce pour sept jours. L’organe de régulation reproche à la chaîne d’avoir diffusé, sur longue durée, des images d’affrontements où, étaient impliqués, des adolescents. Thierno Bocoum de son côté a tenu à rappeler à Babacar Diagne les dispositions du code de la presse réglementant les médias dans ces circonstances. Seneweb vous propose l’intégralité de son message. 
 
« Le CNRA a voulu justifier l’absence de mise en demeure dans sa décision portant suspension de la diffusion des programmes de WALF TV en évoquant les dispositions de la convention de concession de ce média en son article 19 al2.
 
Il reste clair et indiscutable qu’une convention de concession ne peut pas prendre le dessus sur une loi en l’occurrence et en l’espèce le code de la presse dont l’article 210 évoqué dans la décision du CNRA exige explicitement une mise en demeure préalable en ce qui concerne les manquements aux obligations prévues par les conventions. 
 
C’est seulement en cas d’inobservation d’une mise en demeure que l’organe de régulation peut ordonner la suspension d’une partie ou de la totalité d’un programme. 
 
Le CNRA a ainsi violé les dispositions pertinentes du code de la presse en procédant à la suspension des programme de Walftv sans mise en demeure. 
 
Walf était hier contre Wade disait-on. Ce dernier, Président de la République, avait laissé ce média diffuser en direct les manifestations  interdites de l’opposition de l’époque, à la place de l’indépendance, pour dire non au troisième mandat. 
 
Aujourd’hui ce sont ceux qui ont bénéficié de cette couverture médiatique qui veulent empêcher à cette télévision de transmettre en direct de l’information destinée au public à travers la couverture d’une manifestation interdite d’une partie de l’opposition. 
 
Ce n’est évidemment pas en cassant le thermomètre qu’on fera baisser la température.
 
Un média c’est juste un thermomètre. Walf a préféré être dans les endroits chauds du pays quand, par exemple, la rts choisit les endroits frais où des foules scandent le nom du Président Macky Sall en magnifiant ses réalisations. 
 
Les sénégalais ont le droit d’être informés sur les différentes températures qui traversent notre pays. 
 
 
L’accès à l’information est un droit. 
 
Ne pas être d’accord sur la ligne rédactionnelle de Walftv ou trouver des fautes dans la manière de diffuser l’information ne donne pas le droit au CNRA de couper son signal sans aucune mise en demeure. 
 
Restons juste sur toutes les questions et en toutes circonstances !
 
Thierno Bocoum
Président AGIR 
 
NB: Les dispositions de l’article 210 du code de la presse sont les suivantes : 
 
En cas de manquement aux obligations prévues par le présent Code, ainsi que par les conventions et cahiers des charges, l’organe de régulation fait des observations ou une mise en demeure aux contre-venants, laquelle mise en demeure sera rendue publique.
 
En cas d’inobservation de la mise en demeure, l’organe de régulation donne un avertissement ou ordonne la suspension d’une partie ou de la totalité d’un programme.
 
 
En cas de récidive et en fonction de la gravité des griefs et la nature du service, l’organe de régulation prononce l’une des sanctions suivantes et en informe le Ministre chargé de la Communication :

avertissement;
 
suspension d’un (1) à trois (3) mois de tout ou
 
partie des programmes;
 
– réduction de la durée de l’autorisation d’exploitation de la licence de six (6) mois à un (01) an ;
 
sanction pécuniaire de deux (2) à dix millions
 
(10.000.000) francs CFA.
 
Ces sanctions peuvent être assorties d’une pénalité de cent mille (100.000) à cinq cent mille (500.000) francs CFA par jour de retard en cas d’inexécution d’une décision de l’organe de régulation. »

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